Dogue de Bordeaux
Canis familiaris
Naturalisation entre 1899 et 1921
Ce dogue de Bordeaux fait partie de l’originale collection de chiens créée par Joseph Künstler, directeur du Muséum au début du XXe siècle.
Joseph Künstler, directeur du Muséum de Bordeaux de 1898 à 1921, constitue une très inhabituelle collection de chiens naturalisés. Alors que les muséums se consacrent à la collecte du « règne de la nature », ce que l’on appelle aujourd’hui la biodiversité, Künstler étend le projet scientifique de son établissement. Entre autres innovations, il acquiert près de 150 spécimens de races diverses, destinés à l’enseignement technique. Environ 70 chiens sont naturalisés, tandis que les autres pièces correspondent à des montages ostéologiques ou à des crânes. Pour obtenir des spécimens, Künstler sollicite les propriétaires de chiens de race via une lettre circulaire.
Künstler s’intéresse en particulier à la race du Dogue de Bordeaux, dont il fixe le deuxième standard en 1910. Originaire d’Asie, le Dogue de Bordeaux serait arrivé en Europe durant l’Antiquité. Rattaché au groupe des Molossoïdes (Bouledogues, Boxers…), il présente de très bonnes aptitudes pour la garde des maisons.
Météorite
Fragment de la météorite Toluca
D’abord considérées comme des objets sacrés, puis comme des fragments terrestres arrachés par la foudre, l’origine extraterrestre des météorites n’a été reconnue qu’au XIXe siècle.
Ce spécimen est un fragment de la météorite Toluca, découverte au Mexique en 1776 par les colons espagnols. Celle-ci serait tombée sur Terre il y a plus de 10 000 ans. Elle aurait été utilisée pendant des siècles par les locaux, qui en ignorait l’origine extraterrestre, pour la manufacture d’objets métalliques.
Composée de fer et de nickel, sa masse totale était estimée à 3 tonnes ! Sur la surface polie, on peut observer des structures géométriques caractéristiques de la cristallisation du fer météoritique, les « figures de Widmanstätten ».
Retrouvez plus d’informations sur cette météorite dans le “Handbook of iron meteorites” (en anglais)
Porc-épic boubou
Diodon hystrix
Spécimen naturalisé en attitude de défense
Présent dans les eaux tropicales et subtropicales de tout le globe, le Diodon hystrix présente une particularité surprenante : ses écailles sont modifiées en épines. Ainsi, lorsqu’il est menacé, le Diodon se gonfle d’eau, ce qui provoque le redressement des épines sur sa peau … d’où son surnom de Poisson porc-épic.
En plus de cette protection physique, le Diodon sécrète une neurotoxine paralysante, la tétrodotoxine, qui lui permet d’échapper aux agresseurs les plus téméraires.
Il est actif entre le crépuscule et l’aube, où il chasse crustacés et gastéropodes dont il se nourrit. Le jour, il se repose à l’abri sous une roche ou dans une crevasse.
Retrouvez ici plus d’informations sur cet étonnant poisson.
Dragon volant
Draco volans
Spécimen naturalisé (2007.4777.1)
Ce lézard d’une vingtaine de centimètres est une espèce endémique de l’Asie du Sud-Est, où il fréquente les forêts secondaires et les forêts humides tropicales. Il est actif le jour et possède un mode de vie arboricole, ce qui signifie qu’il vit exclusivement dans les arbres. Le Dragon volant est insectivore et se nourrit principalement de fourmis. Malgré son nom, les voilures qu’il possède ne sont pas de véritables ailes, au sens anatomique du terme. En effet, il s’agit de membranes soutenues par ses côtes, très allongées, qui servent d’armature. Il les déploie pour planer d’arbre en arbre, mais ne peut en aucun cas pratiquer un vol battu, comme le font les oiseaux et les chauves-souris. Au repos, le dragon volant replie ses « ailes » le long de son corps.
Retrouvez un extrait de reportage présentant le Dragon volant ici.
Crabe-araignée géant du Japon
Macrocheira kaempferi
Spécimen naturalisé (2010.453.1)
Ce crabe géant est le plus grand Arthropode actuel. Il peut atteindre 3,5 m d’envergure et vivre jusqu’à 100 ans dans les eaux profondes au large du Japon. La taille de sa première paire de pattes, qui continue de grandir toute sa vie, permet d’estimer l’âge de l’animal. Il peut vivre jusqu’à 600 mètres de profondeur, se nourrissant des carcasses de crustacés, mollusques et poissons qu’il trouve en fouillant les fonds océaniques.
Ce spécimen a été donné en 1869 par A. Milne-Edward, spécialiste des crabes au Muséum national à Paris. Dans sa lettre, il indique que l’une des pattes est manquante, mais suggère de la mouler sur la patte opposée, et qu’on « s’apercevrait à peine de la supercherie ». Lors de votre prochaine visite au muséum, vous pourrez chercher la patte en plâtre !
Vous pourrez observer des spécimens vivants à l’aquarium de La Rochelle : https://www.aquarium-larochelle.com/preparer-sa-visite/encyclopedie-especes/crabe-araignee-geant-du-japon